Singapour – Parution du livre « LES FRANCAIS A SINGAPOUR DE 1819 A NOS JOURS » de Danielle Weiler et Maxime Pilon

L’OUVRAGE

Singapour est une nation multiculturelle. Dès la prise de contrôle de l’île par sir Stamford Raffles et la Compagnie britannique des Indes orientales, de nombreux étrangers sont venus s’installer au côté des populations locales. Quelques Européens, dont des Français, ont joué un rôle important dans la création de la cité-État. Très tôt, la présence de la communauté française marque de son empreinte la Singapour coloniale. Des religieux, puis des négociants, des planteurs et des aventuriers participent à l’essor de la cité portuaire.

Aujourd’hui, la présence française – une communauté de près de dix mille personnes – contribue au développement du pays dans les domaines économique et culturel. À travers de nombreuses anecdotes,  Les Français à Singapour est le premier ouvrage thématique qui rend compte de la vie de la communauté française à Singapour et de sa participation à l’évolution de la “cité du Lion”.

LES AUTEURS

Maxime Pilon est né en 1970 à Boulogne-sur-Mer. Diplômé d’un master d’histoire de l’université Lille III, il part pour Ho Chi Minh-Ville, où il enseigne l’histoire-géographie à l’École française comme coopérant. Puis viennent Bombay et Copenhague, toujours comme enseignant, et enfin Singapour, où il s’installe en 2001. Il y enseigne au Lycée français et devient résident permanent. Maxime Pilon a été élevé au rang de chevalier de l’ordre des Palmes académiques en 2008.  Ses articles ont paru dans de nombreux guides de voyage et publications en ligne.

Danièle Weiler est une ancienne élève de l’École supérieure des Arts décoratifs de Paris. Enseignante à Tahiti, elle s’intéresse à l’histoire des Polynésiens, collabore à la réalisation d’un livre sur les plantes médicinales locales et travaille avec le musée de Tahiti. De retour en France en 1987, elle obtient un master en sciences de l’information et des bibliothèques, puis un poste d’enseignante-bibliothécaire au Lycée français de Hong-Kong. Elle s’installe à Singapour en 2001, où elle est décorée des Palmes académiques. Elle est l’auteure de nombreux articles sur Singapour.

ISBN 978-287-8681-55-0

Singapore dollars 49.90 (USD 40.-)

Editions Didier Millet Pte. Ltd.

www.edmbooks.com

Parution : Dec. 2011

240 pages

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RENCONTRE LITTERAIRE – La presence francaise dans la cite-Etat

ecrit par Bertrand Fouquoire pour Le Petit Journal

Danièle Weiler, documentaliste et Maxime Pilon, professeur d’histoire géographie, travaillent au Lycée Français de Singapour et sont arrivés au même moment dans la cité Etat, il y a 11 ans. Ils nous parlent de leur projet qui les a occupés pendant 4 ans

Le Petit Journal.com – Vous venez d’achever un livre consacré aux Français à Singapour. Quelle en est son origine ? Danièle et Maxime– A l’origine, il y avait deux envies d’écrire. Nous étions, l’un, intéressé par les religieuses de CHIJ, l’autre, par les femmes voyageuses en Asie.  Mais il ne s’agissait à l’époque que de simples projets. C’est en parlant ensemble de nos envies réciproques, de nos recherches, que s’est imposée, il y a quatre ans, l’idée de réaliser un travail commun.

D’où est partie l’idée de travailler sur les Français à Singapour ? L’envie d’approfondir nos connaissances sur notre pays d’adoption et le fait que rien n’avait été écrit sur les Français contrairement à d’autres communautés à Singapour comme les  Américains, les Irlandais, les Japonais…

Aviez-vous vos élèves en tête en écrivant ce livre ? Nous avions probablement nos élèves en tête. Nous les encourageons souvent  à travailler des sujets  sur  leur pays de résidence. L’ouvrage tel qu’il est aujourd’hui s’adresse en réalité à un plus large public : les Français, les Singapouriens, les francophiles et les francophones, tous ceux qui sont intéressés par l’histoire de ce pays.

Quelle période le livre couvre-t-il ? L’histoire couvre la période de 1819, date de la signature du traité par Sir Stamford Raffles, jusqu’à nos jours. L’histoire de Singapour sert de trame à celle des Français venus s’installer ou de passage. Nous avons pu  ainsi replacer ces histoires individuelles dans un contexte, et mettre en scène ces Français qui d’une façon ou d’une autre ont contribué au développement de Singapour. A chaque période de l’histoire de Singapour, on retrouve des Français qui, de manière officielle ou dans le plus grand anonymat, participent au développement économique, politique, culturel… de Singapour  ou traversent aussi les épisodes tragiques  de Singapour.

La présence française était-elle importante ? Selon des recensements britanniques ou des données consulaires françaises, les Français étaient 51 en 1871. Ils étaient entre 200 et 300 en 1965. Ce n’est qu’à la fin des années 1980 que la communauté française à Singapour a dépassé le millier.

Qui étaient-ils ? Ce sont d’abord des missionnaires des MEP (Missions étrangères de Paris), des négociants ou des planteurs de tapioca, de gutta percha ou de café qui se sont installés sur l’île. Plus tard sont arrivés des entrepreneurs, des commerçants, des traders, ainsi que du personnel administratif. Dans les années plus récentes les multinationales ont envoyé de nombreux expatriés.

Certains des Français dont vous parlez dans votre ouvrage ont-ils eu un impact sur le Singapour que nous connaissons aujourd’hui ? Absolument.Parmi les missionnaires, le Père Beurel peut être considéré comme le précurseur du développement du catholicisme et il a aussi développé l’éducation. On lui doit, notamment, le SJI (Saint Joseph Institution) et le CHIJ (Convent of Holy Infant Jesus). Les prêtres missionnaires ont également laissé des traces dans l’architecture, encore visibles aujourd’hui. Dans un autre domaine, la firme Brossard Mopin et l’un de ses ingénieurs Emile Brizay ont permis l’exploitation du bêton armé à  Singapour.

Avez-vous eu des coups de cœur, pour certains Français ? Oui. Par exemple pour Paul Brasier, le premier agent des Messageries Maritimes, une compagnie de transport, qui a eu un rôle important  dans la société mondaine coloniale  à Singapour, pour Gaston Dutronquoy, étrange personnage, qui a fondé un des premiers hôtels de Singapour, ou pour un certain Ducroux, agent communiste très engagé qui sera finalement arrêté à Singapour dans les années 30.

A partir de quelles sources avez-vous travaillé ? Nous avons exploité les  ressources locales aux archives nationales de Singapour ainsi qu’à la Bibliothèque nationale (NLB). Nous avons également exploité les archives diplomatiques à Paris, les archives consulaires à Nantes, et aussi les archives nationales à Londres ainsi que des bibliothèques en France et au Havre plus spécialisées.   L’une des sources très précieuses à Singapour a été celle du Straits Times, qui existe depuis 1845. Les récits de voyage du XIXème siècle, ont été également une source de renseignements avec des Français qui livrent leurs impressions de voyage.

Quelles difficultés avez-vous rencontrées ? Nous n’avons pas manqué de sources, mais l’iconographie a parfois été difficile à trouver pour certaines périodes.  Pour autant, le livre est très illustré. Les premières représentations de Singapour ont été peintes  par les artistes des grandes expéditions et les Français ont laissé de superbes vues de Singapour. La première photographie a été faite par un Français, et ensuite les cartes postales ont  permis de donner une idée plus précise du Singapour de l’époque.  Les journaux locaux nous ont permis de trouver des illustrations originales. Et une illustratrice, Marion Cordonnier, a été choisie par l’éditeur pour quelques représentations qui faisaient défaut.

Propos recueillis par Bertrand Fouquoire – (www.lepetitjournal.com-Singapour)

mercredi 4 janvier 2012